Il faut rouler une petite heure en dehors du centre de Bobo Dioulasso, la seconde ville la plus importante du Burkina Faso, pour se rendre au centre de recyclage de sacs plastiques de la coopérative Le Gafreh. Gafreh, ce sont les initiales de Groupe d’Action des Femmes pour la Relance Economique du Houet, Houet étant la province dans laquelle se situe Bobo Dioulasso. Cette association a été créée en 1995.
Je suis donc partie rencontrer Christiane Lamizana, la présidente du groupe, et toutes celles qui travaillent au quotidien dans le centre de tissage et de recyclage. L’association emploie environ quatre-vingt femmes des alentours de Bobo Dioulasso. Ces femmes de milieux très modestes reçoivent un salaire décent et une couverture médicale pour leur travail quotidien.
La région de Bobo Dioulasso connaît une pollution importante due aux déchets plastiques rejetés négligemment un peu partout. Le ramassage de ces sachets donne du travail à des femmes très démunies ou à de jeunes mendiants et participe à l’assainissement de l’environnement urbain.
Il revient ensuite aux femmes de l’association de s’occuper du nettoyage de ces sacs, de la délicate opération de filage du fil plastique en bobines, puis de la partie tricotage et tissage et enfin de la couture et la confection. Toutes ces étapes à suivre, pour obtenir de jolis sacs, pochettes, boites, poupées crochetées, produits originaux et de qualité.
Mais ce qui m’a le plus intéressée, ce sont ces beaux tissages rayés, noirs comme du goudron, souples et résistants comme du cuir, que les femmes réalisent sur d’étroits métiers. Chaîne de coton noir et trame en fils plastiques, ces étoffes striées de rayures vives rappellent les tissus des faso dan fani traditionnels. Ces pagnes en coton rayés, propres à l’identité culturelle du Burkina Faso, font partie du vestiaire des Burkinabè qui les portent notamment pour des moments importants et des cérémonies.