Les somptueux brocarts de Kieng

10 juin 2013

Kieng a grandi dans la ville de Paksé, capitale du Sud du Laos avant de partir ensuite s’installer à Luang Prabang. Cette souriante Laotienne de 39 ans est considérée comme l’une des plus talentueuses tisserandes de l’atelier Ock Pop Tok, fondé en 2000 par Joanna Smith et Veo Douangdala, et qui emploie de façon éthique plusieurs centaines d’artisans de la région de Luang Prabang.

Comme de nombreuses jeunes Laotiennes, elle a démarré le tissage très jeune, à l’âge de sept ans, en débutant par l’apprentissage de techniques simples pour réaliser des armures élémentaires comme la toile, des carreaux et des rayures. Elle développe ensuite les savoir-faire beaucoup plus complexes du  jacquard et du brocart qui permettent de tisser de magnifiques motifs traditionnels de l’ethnie Lao-Thai sur des bases de soie, de chanvre ou de coton.

La culture textile est encore très forte chez les Laotiens qui utilisent leurs étoffes traditionnelles au quotidien et à l’occasion de différentes cérémonies (mariage, fiançailles, décès), à la fois pour un usage vestimentaire et pour la maison. Les jeunes filles réalisent des pièces qui vont composer leur dot et qui sera offerte à la famille de leur futur époux. Et cela peut leur prendre jusqu’à une année pour compléter le trousseau.

Couverture, tenture, mouchoir, étole, jupe portefeuille, rideau, habit religieux… Les modèles varient selon le groupe ethnique et mêlent différentes techniques textiles, comme les rayures horizontales, le travail de l’ikat et la tapisserie.

Kieng vient quotidiennement travailler sur un métier à tisser de l’atelier. Je l’observe en train de tisser méthodiquement. Ses mains virtuoses exécutent des mouvements précis et rapides. Elle commence par réaliser une partie en toile et entame ensuite toute une partie en broché, avec un motif géométrique qui se dessine au fur et à mesure. On travaille ligne par ligne, duite par duite, en actionnant la levée de chaque fil un par un, avant de passer la soie en trame, jusqu’à ce que le dessin se forme en relief et donne à la pièce finale son caractère et sa rareté si typiquement laotienne.

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LUANG PRABANG, LAOS